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baleinière sauvée de justesse en pleine embarcation dans le Mai-Ndombe

Publié le 13-06-2024 à 10:20:53 Actu Politique

Navigation - Près de 80 morts dans un naufrage sur la rivière Kwa à 70 km de la cité de Mushie dans le Mai-Ndombe : que faire pour mettre fin à ces tragédies à répétition sur les eaux de la RDC ? (Réponses du Professeur Jean de Dieu MINENGU)

Les naufrages des unités flottantes sur les eaux de la RDC sont devenus un mode de vie dans notre pays causant la mort et la perte des marchandises des paisibles citoyens. Top Media Plus est allé à la rencontre du Professeur Jean de Dieu MINENGU pour échanger avec lui sur les solutions idoines en vue de réduire tant soit peu les naufrages et protéger la vie de nos compatriotes.

Quelles sont les vraies causes des naufrages dans les voies d’eau navigables de la RDC ?

Réponse du Prof JDD MINENGU : Pour rappel, la RDC dispose d’un réseau de voies navigables qui couvre une longueur de 25 000 km, dont 15 000 km environ sont classifiés et répartis de la manière suivante : (i) bief supérieur (Lualaba, partie amont du fleuve Congo comprenant les tronçons Bukama - Kongolo ; Kindu-Ubundu) et les lacs (Albert, Edouard, Kivu et Tanganyika) ; (ii) bief moyen (Fleuve Congo, Kinshasa-Kisangani) ainsi que les affluents du nord et du sud ; (iii) bief maritime comprenant le tronçon Matadi - Banana, et le littoral. L’entretien et l’aménagement des biefs supérieur et moyen sont assurés par la Régie des Voies Fluviales (RVF) et du bief inferieur ou maritime par la Congolaise des Voies Maritimes (CVM).

En effet, les causes principales des naufrages à répétitions sur les eaux navigables de la RDC sont :

(i) La qualité des unités flottantes qui ne répondent en aucune norme technique : pirogue (peut-être motorisée), baleinière, bateau de fortune, etc.

(ii) La qualité du personnel naviguant : tout le monde peut s’improviser conducteur d’une Unité flottante sur les eaux de la RDC en l’absence du contrôle, pourtant, il existe une Ecole de Navigation dans notre pays.

(iii) L’absence d’entretien et d’aménagement des voies d’eau navigables de la RDC. La RFV et la CVM ne disposent pas de moyens matériels et financiers nécessaires pour assurer dans la durée les travaux nécessaires pour une navigation sécurisée en RDC.

(iv) Le non-respect des normes de navigation. Le surchargement des Unités flottantes, le respect des heures de navigation, la gestion des passagers sur les embarcations, etc. sont aussi à la base des tragédies que nous déplorons. Bref, il n’y a aucun contrôle sérieux qui s’effectue sur les Unités flottantes en RDC, le seul contrôle, c’est le prélèvement des taxes dont la destination n’est pas connue.

Quels sont alors les défis à relever ?
Réponse du Prof JDD MINENGU : il y a plusieurs défis à relever, mais les plus importants sont :

(i) Le défi de financement pérenne des travaux d’entretien et d’aménagement des voies d’eau navigables de la RDC. On ne peut dans la durée, assurer l’entretien et l’aménagement des voies navigables du pays avec les appuis ponctuels des partenaires : Banque mondiale, Union européenne, etc. Le pays doit se doter d’un mécanisme capable d’assurer de façon durable l’entretien et l’aménagement des voies d’eau (exemple du FONER pour les voies routières). (ii) Le défi de la réglementation en matières de navigation et de fabrication des Unités flottantes. Il est important de rappeler ici que beaucoup de lois qui régissent le secteur de la navigation en RDC datent de l’époque coloniale, elles sont obsolètes et leur application pose problème sur le terrain. Ceci est aussi valable pour le secteur ferroviaire. (iii) Le défi de la restructuration de l’administration fluviale. J’ai toujours plaidé pour que la Direction de la Marine soit transformée en est un Etablissement public pour jouir de plein pouvoir en vue d’assurer un contrôle de proximité et responsable sur les voies navigables de la RDC. En conclusion je dirais qu'en plus de la guerre à l’Est du pays qui a causé plus de 10 millions de morts et autres conséquences humanitaires tragiques, nous assistons de façon impuissante à une autre tragédie sur les voies navigables de la RDC où on dénombre en moyenne près de 100 morts par mois sur les eaux de la République Démocratique du Congo. Ainsi, pour faire face au défi de la navigabilité en RDC, le pouvoir public a l’obligation de créer et d’opérationnaliser le Fonds d’Entretien des Voies Fluviales et Ferroviaires (FONEFF) dont les propositions des textes (Décret portant création et opérationnalisation du FONEFF, l’Arrêté interministériel fixant les ressources et les modalités de perception) ont été rédigées depuis 2021 et transmises au Premier Ministre Sama Lukonde pour des dispositions utiles, mais jusqu’à ce jour, rien n’a été fait. L’actualisation de la réglementation face aux mutations de la société s’avère indispensable.  

Lu par: 1558 Personnes



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Commentaires par article

Christine Ntwanzi

Merci prof

Publié le 13-06-2024 à 16:40:58
Junior Oscar

Une réflexion très pertinente mais hélas nous avons autorités qui ont des têtes ailleurs.

Publié le 13-06-2024 à 14:44:26
Dr David LANUNG NGON

Je suis à 100% d'accord avec la réflexion du Professeur MINENGU. Cordialement.

Publié le 13-06-2024 à 11:24:47

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