Publié le 09-09-2022 à 08:40:45 Actu Politique
TOP MEDIA Plus est allé à la rencontre du Professeur Jean de Dieu MINENGU, ancien Conseiller du Chef de l’Etat Félix Antoine TSHISEKEDI au Collège Urbanisme et Environnement, et actuellement Coordonnateur Adjoint de l’ACTEDD. Il donne en quelques lignes son point de vue sur ce qui ressemble à un jeu de ping-pong entre le Gouvernement de la RDC et ses partenaires (ONG de protection de l’environnement et autres) en rapport avec l’exploitation du pétrole.
Aujourd’hui, on assiste à des échanges des sourds entre la RDC et certains de ses partenaires sur l’option liée à l’exploitation du pétrole, que faut-il retenir de tout cela, Professeur Jean de Dieu MINENGU ?
Comme vous le savez, la RDC est un grand réservoir de ressources naturelles et culturelles qui en font un scandale naturel et humain. C’est la belle illustration d’un stock naturel important des ressources minérales, pétrolières, hydriques, biologiques (ligneuses, halieutiques, etc.). Malheureusement, ce pays qui regorge d’immenses ressources naturelles, affiche paradoxalement une indigence sociale extrême. Le gouvernement de la République Démocratique du Congo avait décidé en juillet dernier de la mise en vente aux enchères de vingt-sept blocs pétroliers et trois blocs gaziers. Ces blocs se répartissent dans les trois principaux bassins sédimentaires de la RDC à savoir: le Bassin Côtier, le Bassin de la Cuvette Centrale et les Bassins de la Branche Ouest du Rift Est-africain. Évalués à environ 22 milliards de barils de pétrole brut et 66 milliards Normo mètre cube de gaz méthane, l’exploitation de ces ressources booster l'économie de la RDC et créer des milliers d'emplois pour la population soutient le gouvernement.
Les ONG de défense de l’environnement s’opposent à ce projet. Elles alertent au sujet des conséquences catastrophiques de ce projet sur les communautés locales, la biodiversité et le climat mondial. Je reste convaincu qu’entre l’exploitation du pétrole et la conservation de la biodiversité, des ponts (liens) peuvent-ils être construits. En effet, la conservation de l’environnement (biodiversité) doit aller de pair avec l’amélioration des conditions de vie de la population.
Que faut-il faire exactement Monsieur le Professeur Jean de Dieu MINENGU ?
Pour éviter de tomber dans un militantisme improductif, je pense qu’entre l’exploitation du pétrole et la conservation de la biodiversité, les acteurs de la société congolaise sont appelés à faire un choix basé sur l’analyse des avantages comparatifs socio-économiques et environnementaux.
Une analyse scientifique et des suggestions concrètes débarrassées des humeurs et sentiments sont nécessaires pour permettre fin au jeu de ping-pong entre le gouvernement de la RDC et ses partenaires en rapport avec l’exploitation pétrolière et gazière.
Je tiens à rappeler aux uns et autres que le développement a un coût, mais il faut savoir évaluer le coût et le transformer en opportunités. L’exploitation des ressources non renouvelables comme le pétrole peut aider à financer les projets de développement durable.
En conclusion, je pense à l’organisation au début du mois d’octobre 2022, des journées de réflexion sur l’exploitation du pétrole dans le contexte de la crise énergétique et du développement durable : analyse des enjeux, défis à relever et pistes de solution, sous la coordination de l’Agence Congolaise de la Transition Ecologique et du Développement Durable (ACTEDD) en partenariat avec l’Université de Kinshasa.
Ainsi, tous les acteurs concernés seront invités à ce débat citoyen et des recommandations scientifiques seront formulées. Les politiques publiques sont efficaces lorsqu’elles sont assises sur les données scientifiques probantes.
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