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Pour la troisième fois, le Professeur Jean de Dieu Minengu, Secrétaire National de l’UDPS, répond aux questions de top média plus dans une Tribune sur la tournée du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi dans l’Espace Grand Kasaï,  pour éviter, selon le Professeur, la désinformation et restaurer la vérité ‘’historique’’.

De ce que le Président de la République a VU lors de sa tournée dans le Grand Kasaï

" Dans cet espace abandonné depuis plusieurs années (comme les autres espaces géographiques de notre pays) par les différents gouvernements, le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi a palpé du doigt la misère galopante, le délabrement des infrastructures de communication (routes, chemins de fer, voies navigables, etc.), l’insécurité alimentaire, le disfonctionnement des systèmes éducatif et sanitaire, le chômage des jeunes, bref, un chaos général ", a indiqué le Professeur Jean de Dieu MINENGU.

Qui doit être accusé comme étant responsable de cette catastrophe ?

" La responsabilité est commune mais différenciée. L’élite politique doit être considérée comme responsable numéro de la débâcle socioéconomique du pays. Une élite corrompue, n’ayant aucun souci du bien commun. En effet, il n’est pas rare d’entendre depuis plusieurs années que les mines ont été bradées, les marchandises/produits ont traversé les frontières sans avoir payé les taxes avec la complicité des élites ", a déclaré le professeur Jean de Dieu Minengu.

Quelle est alors la responsabilité du gouvernement actuel dans cette catastrophe nationale ?

" La crise observée dans le Grand Kasaï en particulier et dans tout le pays en général, ne peut être considérée comme l’œuvre du Président Félix-Antione Tshisekedi, il est l’héritier de cette situation au nom de la continuité de l’Etat ", a ajouté le Professeur Jean de Dieu MINENGU.

Que fait alors le gouvernement dirigé par Sama Lukonde pour changer la donne ?

" La réponse peut être dans le Programme présenté par le Chef du gouvernement. En ce concerne les infrastructures de communication (chemins de fer et voies navigables), à la page 35 du Programme, il est prévu la création et l’opérationnalisation du Fonds d’Entretien des Voies Fluviales et Ferroviaires (FONEFF). Les textes portant création de cet établissement ont été transmis au Premier Ministre et à son Ministre des Transports, près d’une année après, rien n’est fait. S’agissant de la relance du secteur agricole, le Programme présenté par le Premier Ministre prévoit la création du Fonds National de Développement Agricole (FONADA) conformément à la loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture de 2011, sur le terrain, rien n’a été fait pour que ce Fonds soit mis en place. Seulement dans les secteurs précités, il y a lieu d’affirmer que le Programme présenté par le Premier Ministre ne sert en rien ", affirme le professeur Jean de Dieu Minengu.

Beaucoup de Congolais affirment qu’ils ont élu Félix Tshisekedi Président et ne peuvent demander des comptes à Sama Lukonde, comment réagissez-vous ?

" Certes, le peuple a élu Félix Tshisekedi Président de la République et il a le droit de lui demander des comptes. Il est aussi important de préciser que le peuple n’a voté seulement pour le Président de la République mais il a aussi voté les Députés Nationaux qui constituent un maillon important de gestion de la République parce que la Constitution prévoit que le Premier Ministre doit être issu de la Majorité parlementaire. Élire un Président de la République sans majorité parlementaire, dans le contexte de notre Constitution, va certainement créer de difficultés dans la gestion de la République. Aussi, certains Congolais pensent à tort ou à raison que les Conseillers du Président de la République sont responsables de la mauvaise gouvernance du pays. Je me permets de dire qu’il faut éviter de s’attaquer aux gens qui n’ont aucun pouvoir décisionnel. La responsabilité de la gestion quotidienne de l’Etat incombe au gouvernement (Ministres sous la direction et la coordination du Premier Ministre) et non au Président de la République, moins encore à ses Conseillers. C’est pourquoi, il faut avoir le courage de dénoncer l’inefficacité du gouvernement Sama Lukonde et d’appeler à des mesures correctives pour espérer à un changement significatif dans la gouvernance du pays ", précise le professeur Jean de Dieu Minengu.

De ce que le Président de la République a DIT lors de sa tournée au Grand Kasaï

Les réseaux sociaux et certains médias traditionnels ont rapporté des propos du Président de la République en ces termes : " Mboka esi ekufa, to ye nde ko bingisa ya ngo ". Mais, la partie qui a intéressé les médias est " Mboka esi ekufa ", ceci a suscité des commentaires dans tous les sens ; quelle est votre réaction ?

" J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt la mauvaise traduction/interprétation de cette expression pourtant très populaire en RDC et surtout chez les populations qui parlent Lingala. Traduire l’expression Mboka se ekufa en Français en la mort du pays, c’est faire preuve de mauvaise foi ou de l’ignorance absolue du vrai sens de cette expression. Tenez, beaucoup de Kinois affirment que ‘’université ekufa na mboka oyo depuis que Lovanium ekufa’’. Cela ne signifie pas la mort de l’université, mais signifie tout simplement que l’Université a perdu ses valeurs, son estime, ses repères, etc.

En effet, cette expression tire son origine du fait de la mauvaise gouvernance du pays. L’absence de l’Etat de droit caractérisée par des violations systématiques et répétées des libertés individuelles et collectives, des arrestations arbitraires, des massacres des populations, l’impunité, etc. ont amené les Congolais à dire ‘’Mboka ekufa’’. L’insécurité alimentaire, le disfonctionnement des systèmes éducatif et sanitaire, le chômage des jeunes, le pillage des ressources naturelles du pays par les charognards de tout bord, la corruption, les détournements des fonds publics, etc. sont des éléments qui expliquent sur le plan intellectuel l’expression ‘’Mboka ekufa’’. J’invite les Congolais à se consacrer aux défis dont le pays doit faire face pour son développement socioéconomique au lieu de perdre de temps sur les débats stériles et inutiles ", répond le professeur Minengu.

En conclusion, la tournée du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi dans l’Espace Grand Kasaï (ce qu’il a VU et DIT) doit nous interpeller tous sur la contribution de chacun de nous dans la construction du bien commun. Un pays immensément riche, mais avec une population très pauvre. Ceux qui ont le pouvoir doivent développer un comportement d’humilité et de responsabilité pour rassurer les autres acteurs de la société. En fait, le gouvernement Sama Lokonde ne semble pas être à la hauteur des enjeux, des mesures correctives s’imposent si nous voulons changer dans le sens positif, l’histoire de notre pays.

Lu par: 1979 Personnes

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